Comme vous avez peut-être pu vous en rendre compte, le projet de loi HADOPI revient progressivement sur le devant de la scène : le fameux "point d'étape" de Lundi dernier consistait en une réunion au cours de laquelle était distribué un document d'information. Pas bien folichon, on découvre sur celui-ci un nouveau logo (plus en adéquation avec les lois du copyright), un compte Twitter officiel, qu'un certain nombre de décrets sont en passe d'être validés, mais que la Haute Autorité s'en remet à la CNIL depuis seulement une petite semaine pour faire valoir son droit à la collecte et au traitement des adresses IP. Naturellement, tout ceci prend du temps et, de facto, coûte excessivement cher : des autorisations en bonne et due forme devraient être obtenues seulement dans quatre mois et ce, dans le meilleur des cas. Un des points essentiels de la riposte graduée consiste justement en l'envoi de ces fameux emails d'avertissement. Théoriquement, les emails seront prêts dès la fin du mois de Juin, mais de toute évidence, un doute plane quant à leur envoi effectif.

Aussi, je me suis demandé à quoi pourrait bien ressembler ces emails. Puis je me suis souvenu qu'entre 2003 et 2008, une vague d'emails de même nature avait été expédiée à un certain nombre d'internautes français, tous clients du fournisseur d'accès feu Club Internet. Ces emails d'avertissement émanaient en réalité de la Motion Picture Association pour le compte des distributeurs et producteurs de film américains, qui détectait les pirates avec une rigueur toute relative. S'en suivaient de nombreux témoignages d'internautes (sur des forums d'informatique comme Clubic.com, Commentcamarche.net, Hardware.fr, TomsGuide.com, Emule-France.com et j'en passe plusieurs centaines) ayant téléchargé, partagé des films (La Guerre Des Mondes, Mission Impossible 3, Le Seigneur des Anneaux), des jeux vidéos (The Elder Scrolls IV) voire même des logiciels (Mac Afee 2005).